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A Sciences Po, la quête d’une rentrée « sereine » malgré le renvoi en section disciplinaire de 25 étudiants après des mois de tensions

Après un début d’année 2024 « compliqué », l’administrateur provisoire de Sciences Po espère venu le temps de la « sérénité ». Jean Bassères a présenté devant la presse, mercredi 4 septembre, son « plan de rentrée » qui doit se déployer en cinq axes afin de « replacer la culture du débat et du dialogue au cœur de l’institution ».
Eprouvée par le départ subit de son directeur Mathias Vicherat, renvoyé avec son ex-compagne pour des faits de violences conjugales devant le tribunal correctionnel, puis par les conséquences du conflit entre Israël et le Hamas, l’école accueille, en cette rentrée, quelque 1 850 nouveaux étudiants, avec un mot d’ordre, le « dialogue », a annoncé l’ex-patron de Pôle emploi (devenu France Travail), en poste depuis le 26 mars rue Saint-Guillaume, dans le 7e arrondissement de Paris.
La rentrée doit permettre à Sciences Po de se doter d’un nouveau dirigeant, un comité ad hoc étant chargé, les 5 et 6 septembre, de faire passer des auditions à une demi-douzaine de candidats. Ceux qui auront été retenus dans la « short list » seront reçus par les deux conseils de gouvernance, les 19 et 20 septembre.
Entre mars et juillet, tensions et blocages s’étaient multipliés à Paris et sur des campus en région. Les étudiants mobilisés en faveur de Gaza avaient été évacués par la police à plusieurs reprises à la demande de la direction. La majorité des examens avaient pu se tenir entre la fin de juin et début juillet, mais dans une atmosphère très tendue.
Replacer au centre des échanges l’« éthique du débat » figure comme une priorité, a affirmé M. Bassères. « Nous avons conscience que le modèle pédagogique de Sciences Po encourage les singularités mais il doit aussi être une incitation à bâtir du commun, a-t-il exposé. Les étudiants doivent apprendre qu’il est possible d’être en désaccord de manière sereine. »
Dès le mois de septembre, tous les étudiants de première et deuxième années auront un enseignement sur la liberté d’expression, présentant ses « fondamentaux juridiques » et son exercice, notamment sur les réseaux sociaux. Ensuite, un module en ligne, obligatoire, sera consacré à la lutte contre les discriminations, l’antisémitisme et le racisme, et complété par des ateliers, à destination des étudiants responsables d’association ou d’une mission institutionnelle.
Troisième action : la sensibilisation et la formation de 850 étudiants à la résolution amiable des différends et des conflits. Une vingtaine de médiateurs, « supervisés par des professionnels de la médiation extérieurs à Sciences Po », seront recrutés parmi les étudiants des campus du Havre, de Poitiers et de Reims pour « faciliter le vivre-ensemble sur les campus tout au long de l’année ».
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